Nong Khai-Champasak : Mékong forever et SABAIDIIIII
Sawatikhap...
Nong Khai, Reno à peine rétabli de sa maladie, on reprend la route, le long du Mékong. Le climat est un peu moins chaud que dans le sud et c'est pas pour nous déplaire. On a même du resortir les sweat shirts les 2 premiers matins, il ne faisait que 20degrés... Plus habitués à ça nous...
4 jours à longer côté thailandais de plus ou moins loin mais les logements et les petits restos sont souvent juste à côté, il devient donc notre fil conducteur et tant qu'il reste à notre gauche, on ne peut pas se louper...
4 jours, 340km, belles routes, à plat ou légèrement vallonnées, à passer dans des petits villages où ils ne voient pas beaucoup de farang, les étrangers. Ce qui nous vaut parfois des regards hallucinés. Mais les gens sout souvent souriants et on ne compte plus les Hello et les sourires reçus.
5 jours c'est ce qu'il nous restait pour notre visa thai avant de devoir passer la frontière. On a donc pris un jour de pause à Nakhon Phanom pour organiser la suite.
Dans le guide de voyage, ils indiquaient un passage de la frontière vers le Laos (le Mékong est la frontère) par bateau. Ils indiquaient aussi qu'un pont était en construction. Résultat des courses, on a vu le pont en arrivant, il était ouvert et opérationnel, les bateaux ne transportent plus de véhicules et les étrangers ne sont plus autorisés à le prendre pour passer la frontière... Ce qui veut dire pour nous, prendre le pont. Simple à première vue. Trop simple... Ces chers fonctionnaires frontaliers trouvent qu'il est trop dangereux de rouler à bicyclette sur le pont... Trop bon marché aussi. Interdit au vélos... La solution (payante) est de prendre un bus pour traverser le pont... On se retrouve donc à devoir démonter en partie les bécanes pr les mettre en soute, payer un "supplément vélo". Faire 10km en bus, stop à la douane thaie pr le tampon de sortie, attendre, réembarquer dans le bus pour passer le pont, 1 minute de traversée ultra dangereuse si on avait été à vélo avec au moins 3 voitures sur le pont, stop à la douane Laotienne, se faire alléger de 30 dollars pour la confection du visa, réembarquer dans le bus pour 10km, débarquer les vélos, les remonter et rouler 4km jusque dans le centre ville de Thakek, juste en face de la ville thaie que l'on vient de quitter. 3 heures 30 en tout... Pour faire 1 km à vol d'oiseau... Cool.
Mais bon, on s'en fout, on est au Laos. Fini les Sawatikhap, bonjour les Sabaidii (c'est comme ça qu'on salue les gens ici).
Changement de pays, changement de sens de conduite, on repasse à droite, changement de repères, on doit suivre le mékong qui doit rester sur notre droite (ben oui on a passé un pont...) même si on le verra pas très souvent et changement de bière... Fini la Chang, Singha et Leo... On passe à la Beerlao brassée à base de riz et étonnament bonne, selon le producteur elle aurait gagné 3 fois une médaille d'or à un concours organisé... A Bruxelles... Mouais, à voir quand même.
Changement de rhythme aussi pour la population, l'occupation principale des Laotiens est le repos... Souvent, on passe devant un magasin ouvert mais le vendeur dort, donc c'est fermé... Mais on ne va pas faire de stéréotypes et bien se garder des préjugés, il n'empêche que c'est souvent ce qu'on a observé...
3 jours à Thakek, une rencontre sympa d'un couple japano-danois avec qui nous passerons pas mal de temps et une rencontre insolite avec Agathe...
Agathe est française et a 70 ans. Elle voyage seule à la rencontre des écoles et des organisations s'occupant d'enfants pour faire de petits spectacles de clown, marionnettes et activiés d'art plastique (du kirigami pour ceux qui connaissent). Elle est pleine d'énergie, a plein d'histoires en réserve et un book impressionnant des différentes activités qu'elle a réalisé ici et ailleurs depuis 17ans. On passera une soirée mémorable avec elle et Florence à se faire une méga grillade de poissons achetés sur le marché, des légumes qu'elle a cuisinés et du riz gluant. Tout ça servi sur des feuilles de bananiers. Extra.
Après ce séjours prolongé mais très agréable à Thakek, on a pris un peu de retard sur le "planning". On a donc du prendre un bus pour rattraper le temps. Après un embarquement des vélos SUR un bus local, 6 heures de trajet à se demander si à la prochaine bosse de la route on ne va pas les voir tomber du toit, une réparation du moteur en roulant, des gens assis dans l'allée du bus et des vendeuses de poulet grillé qui viennent faire leur business à l'intérieur à chaque arrêt, nous arrivons enfin à Pakse. Nos craintes se révèlent injustifiées, les vélos sont en parfait état et c'est tant mieux...
Pakse, stop pour 2 nuits et une journée de visite sur le plateau des Boloven, petit massif montagneux qui surplombe la plaine. Plantations de café et de thé, chutes d'eau et villages d'ethnies minoritaires vivant encore selon leurs coutumes mais... avec des gsm et TV satellite quand même, faut pas déconner quand même on est au 21e siècle même si on vit dans des cabanes avec des animaux qui courent partout... En repartant de là, on a quand même quelques doutes sur la subsistance de leurs coutumes dans le futur mais c'est comme ça...
Remise en route en douceur après Pakse jusque Champasak pour visiter un superbe temple datant d'avant Angkor. Ce qui veut dire très vieux... Désolé pour les puristes...
Un mot sur les enfants laotiens : dans tous les villages traversés sur la route, on n'aurait pas pu compter tous les Sabaidiiii entendus depuis les maisons. Même si les parents ont souvent la flemme, les enfants pas du tout. Il suffit qu'un seul d'entre eux nous voie passer sur la route et on est certain d'avoir des dizaines de Sabadiii criés sur notre passage et les gosses qui courent vers la route pour nous faire des signes et nous faire des sourires comme on en voit plus souvent. On s'efforce de répondre, de faire un signe (comme mathilde), même si parfois on ne les voit pas toujours. Mais ça fait du bien et ça remonte le moral dans les moments un peu rudes... Ca restera un souvenir génial du Laos.
Et puis après 2 jours de plus, 140km sous un soleil de plomb, 2 passages du Mékong acrobatiques (dont un à la tombée du jour)sur des petites embarquations, une visite des plus grandes chutes d'eau du Mékong en asie du sud est, nous voici déjà au Cambodge. Et ce sera pour le prochain article parce que là, c'est déjà pas mal...
Que tout aille bien en Sibérie.
Aplus
Reno et Frankyy