Wellington-Murchison, Ferry, Vent de face et déluge

Publié le par frankysurlaroute

Wellington, 12h30, check in pour le ferry avec le vélo. Je rencontre Robin, un allemand qui voyage aussi à vélo en NZ à la recherche de petits boulots et de randos. On embarque au milieu des camions, on arrime les vélos pour qu'ils ne bougent pas pendant la traversée et c'est parti. Sentiment bizarre en quittant l'ile du nord, une page se tourne, la suite reste à écrire. Le paysage en quittant le port est superbe, les vagues assez fortes et bien que le bateau soit gros, ça remue pas mal... A bord, on rencontre Julien, un français qui voyage en stop de boulot en boulot. Il est cuistot et est en route depuis presque 2 ans en Australie et NZ. On sympathise tous les 3 et on passe la traversée ensemble. Et puis, après 2h apparait l'ile du sud, magnifique, le temps est dégagé, l'entrée se fait par un fjord et on navigue encore 1h au milieu des montagnes autour. Magique. En arrivant, on décide de passer la soirée tous les 3, c'est l'anniversaire de Robin et on se rend dans un backpacker (petit hotel "sac à dos" bon marché). Quelques bières, un petit repas bien sympa cuisiné par Julien, un brasero et d'autres routards, la soirée est extra, ça donne envie de rester plus longtemps. Mais la route nous appelle et le temps est radieux.

On se dit aurevoir le lendemain matin et on reprend chacun notre chemin. Le premier jour, je roule le long de la côte, le paysage est extra et la route peu fréquentée, pur plaisir. Et puis j'arrive dans une vallée viticole, je suis dans le Malborough, les amateurs de vin connaitront. Je m'arrête dans une petite ville pour la nuit, bcp de vent, nuit très bof.

Le lendemain, le vent se remet à souffler de plus belle, la route à l'air plate ou en légère montée dans ma direction le long de la vallée. J'ai 90km à faire, ça devrait aller. Mais... le patron du camping me dit que à cette saison, le vent descend de la vallée, et je vais la remonter... Ce qui veut dire, vent dans le nez toute la journée... Faut y aller, on verra. Et en effet, c'est l'horreur, longues lignes droites, vignes tout le long, montagnes autour, léger faux plat (en ma défaveur). Résultat, petit plateau la plupart du temps... Au début je prends ça avec philosophie, puis je peste contre ce vent et le bruit infernal dans les oreilles (je finirai par prendre mon MP3 pour changer de bruit), puis c'est la résignation, je deviens une machine, je ne pense même plus. A la fin de la journée, j'ai fait 65 km, je sais qu'il reste qq km avant un micro camping au bord d'une rivière et c'est une libération de me poser là pour la nuit. Bilan, 68km, 10km/h, ce qui est assez minable mais pas moyen de faire mieux... Dodo à 20h30, crevé et pas moyen de rester à l'extérieur à cause des sandflies, petites mouches qui piquent, en nombre...

 

A ma surprise, le jour d'après, je passe un tout petit col et je me retrouve quasi en montagne et le reste de la journée se fait en quasi descente tout le temps, je comprends alors que le faux plat de la veille m'a amené plus haut que ce que je ne pensais... Vers 15h, je fais une petite pause et je rencontre Pauline, une écossaise à vélo. Elle roule depuis 17mois autour du monde pour réunir des fonds pour oxfam. Très sympa, elle reste camper là mais je décide de rouler encore qq km pour arriver à la prochaine ville, tjs en descente. Je m'arrête finalement dans un camping au milieu de belles collines 10km avant la ville attendue. Je regarde la météo et ils annoncent le déluge pour les 2 prochains jours. Et ces 2 prochains jours, je dois passer un col et il n'y a rien sur ma route sauf cette petite ville à 10km...

 

Après une bonne nuit, je décide de rouler jusque Murchison, à 10km, revérifier la météo et décider après. Résultat, je décide de me poser pour 2 nuits dans un backpacker (The lazy cow) afin de laisser passer la drache. Et je fais bien, car la nuit, et le jour d'après, c'est un déluge. Les rivières débordent, bloquent certaines routes et il y a des glissements de terrain sur la route que j'aurais du prendre... Les gens en voiture reviennent sur leurs pas pour rester ici. Sentiment d'isolement dans un bled, bizarre. Mais donc ma décision était judicieuse de rester... Ouf.

 

Au backpacker, je rencontre Wannes et Silke, 2 belges (du nord ;-)) qui sont arrêtés à Murch pour un mois pour bosser au backpacker et faire du kayak pendant leur temps libre. Ils voyagent en tandem, leur projet initial était de traverser l'afrique du Caire au Cap ais ils ont changé leurs plans après un mois en Egypte et trop de pressions et d'agressivité envers eux. Ils ont donc décidé de venir passer le reste de leur année ici en NZ. On sympathise tt de suite, ils sont un peu cinglés et super marrants. Le premier jour, on fait une belle petite rando ensemble jusqu'au sommet d'une belle colline qui surplombe la ville et les 3 rivières. Le second jour avec eux, drache toute la journée, musique, banana pancakes (ain't no need to go outside, dixit JJ ;-)) , lecture, lessive et puis c'est tout et la journée est bien remplie. Le soir je regarde la météo, le lendemain est beau mais le lendemain, c'est de nouveau grosses averses et ça veut dire passer le col sous la drache, dangereux, j'ai besoin de 2 jours corrects pour passer le col... Décision à prendre. J'hésite.

 

 En me réveillant, balade dans une rue de la ville et je revois Pauline, la cycliste écossaise... Hasard, je pensais qu'elle m'avait dépassé mais elle a décidé d'attendre aussi et elle hésite comme moi... Décision à 2 plus facile à prendre que seul, on reste 2 jours de plus ici, le temps annoncé semble meilleur... On verra si on avait raison.

Comme le temps est bon ce jour là, je ma fais une belle rando tout seul à 6 km de la ville jusqu'à une montagne qui s'est à moitié effondrée pendant un tremblement de terre en 1929. 2 heures de marche dans le bush et passage à gué de rivières et puis j'arrive à l'endroit voulu, impressionnant, la montagne est littéralement coupée au couteau. La partie effondrée est composée de blocs énormes éparpillés en contrebas. C'est extra. Je mange au sommet d'un des blocs, seul au milieu de nulle part... Enorme... Pas perdu ma journée finalement, je me sens moins coupable d'avoir décidé de rester. Soirée sympa au gite, cuisine, qq bières avec les autres.

 

Comme prévu, le lendemain, c'est de nouveau énormes averses, la décision prise la veille semble avoir été la meilleure... Nouvelle journée enfermé, au chaud, au sec, définitivement mieux que sur un vélo à passer un col sans rien 100 km derrière et 100km en avant. Départ pour demain, plus le choix, il me restera 8 jours pour arriver à Christchurch à temps. Il m'en faut théoriquement 5. Ca devrait passer.

Je serai resté 5 jours à Murchison, ce qui était inattendu, mais parfois ce qui n'est pas prévu fait partie du plan et c'est bien ainsi...

 

Affaire à suivre, dans un peu plus d'une semaine j'aurai rejoint Julie et je serai motorisé, haha...

 

Suite au prochain épisode.

 

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Aplus

Publié dans Sur la route

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C
On adore le nom de la ville Murch, c'est bien representatif... Choix judicieux et rencontres sympathiques! On est fier de toi! Surtout que tu es tout a fait dans les temps pour rejoindre ta<br /> belle.<br /> Puree, le journee avec vent de face et faux plat, quelle merde et finir en beaute avec les black flies, tu auras tout eu ce jour-la. BTW, on a vu la photo du mac-pie, ca pue le montage ;o)<br /> Alleille, on t'accorde quand meme tes 5 points. Il y a du boulot pour atteindre les 150. La bise.<br /> Nous
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F
<br /> <br /> C'était pas un montage..., il souffrait, j'ai du l'achever...<br /> <br /> <br /> Et puis c'est 20points pour un piaf. <br /> <br /> <br /> Aplus <br /> <br /> <br /> <br />